Des écrivains fascistes ...
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Il faut dire un mot des hommes de lettres fourvoyés dans la collaboration, esthètes romantiques d'un fascisme français et de l'antibolchevisme. Robert Brasillach, l'écrivain le plus doué de sa génération, est fasciné par le national-socialisme depuis le congrès de Nuremberg de 1938. Il donne sous l'occupation les Quatre Jeudis (1944) et, avec Maurice Bardèche, une fameuse Histoire du Cinéma. Rédacteur en chef de Je suis partout jusqu'à l'automne 1943, poète perdu dans la politique, il y fait de folles professions de foi qui le conduiront au poteau. Drieu La Rochelle, directeur de la N.R.F., artiste dévoré d'incertitude, a cru quelque temps y échapper en se mettant au service de la nouvelle Europe. Il n'y croyait plus dès 1942; mais l'antibolchevisme et l'horreur de la démocratie l'ont maintenu dans le sérail de la collaboration. Après deux tentatives manquées, il se suicide en mars 1945.
Différent de ceux-là, Lucien Rebatet, truculent, plein de verve, a mis tout son talent à mille facettes au service de l'Allemagne,et jusqu'au bout,par haine, proclame-t-il, des malheurs infligés à la France par la démocratie, les Juifs, les communistes. En septembre 1942, il a publié le plus gros succès de vente de l'occupation : les Décombres, où il peint la déroute de 1940. Himmler, en montrant sur son bureau la traduction allemande, dit : « La France est là tout entière; des soldats mus par la frousse, des paysans alcooliques et hébétés, des filles qui ne vivent que pour le divan et, pour relever le pays, quelques paltoquets de presse entièrement à notre dévotion. Nous aurions tort de nous gêner. »
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